Retranscrire des faits de manière objective est une gageure, sans doute une arlésienne. La caméra est orientée par son cadreur, son champ est naturellement limité, son « regard » forcément dirigé. De même, le montage est une autre manière de biaiser la réalité.

Faire du documentaire est un choix. Celui d’accentuer ce regard pour donner à voir non une réalité objective, mais la vision du réalisateur. C’est la volonté d’exploiter cette possibilité pour rendre une vérité que l’image brute ne ferait qu’effleurer. En revisitant les faits pour leur donner plus de cohérence, le documentariste propose au spectateur une lecture multiple, plus riche, de la réalité observée.